De gauche à droite, Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle- Anthonioz, Germaine Tillon et Jean Zay, dessinés par l'artiste contemporain français Ernest Pignon- Ernest.
Qui sont les 4 résistants qui "entrent" au Panthéon?
Pierre Brossolette (1903- 1944), journaliste, homme politique et résistant français.
Brillant intellectuel, journaliste, avant la Seconde Guerre mondiale, au journal Le Populaire fondé par le socialiste Léon Blum. Dès 1940, Pierre Brossolette entre dans la résistance
(contre l'armée allemande qui occupe la France).; il rejoint le général de Gaulle qui dirige la résistance française (la France Libre) depuis Londres. Pierre Brossolette, retourné clandestinement
en France, pour participer à l'unification des différents réseaux et mouvements de la résistance française (mission également confiée à Jean Moulin par le général de Gaulle), est arrêté en
Bretagne. Transféré à Paris, au quartier général de la Gestapo (la police politique allemande et nazie), Brossolette se suicide en se jetant d'une fenêtre, le 22 mars 1944, afin de ne pas parler.
Pierre Brossolette avait 41 ans.
Geneviève de Gaulle- Anthonioz (1920- 2002), nièce du général de Gaulle, étudiante en histoire elle entre à 19 ans, dans l’un des
premiers réseaux de résistance parisien, le réseau du Musée de l’homme. Elle est arrêtée le 20 juillet 1943, envoyée à la prison de Fresnes puis déportée au camp de concentration
de Ravensbrück (en Allemagne) en février 1944 sous le matricule 27.372. Libérée, elle fonde l’association des anciennes déportées et internées de la Résistance. Plus tard, Geneviève de Gaulle-
Anthonioz dirigea l'association ATD Quart Monde qui vient en aide aux plus démunis.
Geneviève de Gaulle Anthonioz est morte en 2002 à l'âge de 81 ans.
Germaine Tillon (1907- 2008), ethnologue, part en mission en
1934 en Algérie. A 24 ans, elle est l’une des premières à étudier les sociétés berbères, et les tribus nomades, se déplaçant seule à cheval à plusieurs heures de toute ville. Revenue en France en
1940, alors que la France commence à être occupée par l'armée allemande, Germain Tillon travaille à Paris, au Musée de l'Homme.
Là, âgée d'une trentaine d'années, elle participe à la création d'un réseau de résistance . Résistante, elle est arrêtée par la Gestapo (la police politique allemande et nazie) en 1943, après
avoir été emprisonnée à la prison de Fresnes, Germaine Tillon est déportée à Ravensbrück, avec sa mère. Celle- ci meurt gazée sur ordre des nazis en 1945; Germaine Tillon survécut . A
Ravensbrück, Germaine Tillon écrivit en 1944 Le Verfügbar aux Enfers, une opérette sur la vie dans les camps. Les Verfügar étaient les prisonnières rebelles qui refusaient de travailler
pour les Allemands. Elle dira « que reste-t-il quand il ne reste plus rien à opposer à la barbarie ? Le rire ». En 2010 l’opérette est jouée à Ravensbrück pour le 65e anniversaire
de la libération du camp.
Après la guerre, elle reprit ses travaux d'ethnologue en analysant les mauvais fonctionnement de la colonisation française en Algérie, en s'engageant contre la colonisation. Germain Tillon
est décédée en 2008 à l'âge de 101 ans.
Jean Zay (1904- 1944), avocat, journaliste et homme politique français. En 1936, cet homme de gauche âgé de 32 ans, devient ministre de l’Education nationale et des Beaux-Arts du gouvernement de Front Populaire dirigé par Léon Blum.
Durant plus de trois ans, il est à l’origine de nombreuses institutions et événements : le festival de Cannes, l’INA, le Musée d’art moderne, le CNRS, l’ENA, le CROUS et les bibliobus.
En 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint l'armée. Mais la France est rapidement battue par l'armée allemande. En juin 1940, Jean Zay décide de s'embarquer vers le Maroc, alors colonie française, afin de poursuivre le combat.
Jean Zay est arrêté à Rabat le 16 août 1940 pour désertion, renvoyé en métropole, jugé et condamné à la déportation à vie et à la dégradation militaire par le gouvernement de Vichy le 4 octobre 1940.
Emprisonné à Riom (dans le Puy-de-Dôme), il commence à écrire ses mémoires. Trois Français membres de la Milice, des miliciens se faisant passer pour des résistants, le font évader et l’assassinent le 20 juin 1944 à Cusset dans l’Allier. Jean Zay avait 40 ans.
Milice: organisation fondée en 1943 par Darnand, pourchasse les résistants, les Juifs, les opposants en collaborant activement avec les troupes allemandes et le gouvernement
français de l'époque dirigé par le maréchal Pétain depuis Vichy.
Qu'est- ce que le Panthéon?
- Eglise devenue un temple républicain à la fin du XVIIIe siècle (en 1791, pendant la Révolution française), le Panthéon a accueilli depuis 74 « dépouilles » de personnalités célèbres: "Aux Grands Hommes la Patrie Reconnaissante", des exemples de courage, de vertu, pouvant servir de modèles au peuple français.
- Napoléon Ier (1804- 1815) y fit "entrer" plus de la moitié des 77 figures aujourd'hui présentes au Panthéon (de nombreux généraux).
- Le Panthéon retrouve sa vocation civique avec la IIIe République durant laquelle l’idée de «grand homme» devient celle de «grand citoyen» : il ne s’agissait plus de récompenser des individus, mais des figures qui expriment la capacité de chaque citoyen à devenir un grand homme en relevant des défis. Les savants et hommes de lettres firent ensuite leurs entrées au Panthéon avec les IVe et Ve République.
- Jusqu'au 27 mai 2015, seulement 2 femmes sont honorées au Panthéon; en fait qu'une seule! En effet si les restes de Sophie
Berthelot (1837- 1907) y sont déposés la raison officielle n'est pas sa contribution aux recherches scientifiques de son mari le chimiste Marcelin Berthelot .... mais pour « en hommage à sa
vertu conjugale », étant morte à quelques heures de son mari. Il faut attendre 1995 pour que Marie Curie, en compagnie de son mari Pierre Curie, tous deux physiciens français, sont honorée
au Panthéon en tant que chercheuse et scientifique (travaux sur le radium).